Bonjour à tous et à toutes, membres de la Confrérie.
Je suis enfin revenue de mon épreuve d'initiation, qui fut longue et difficile. Vous trouverez en ces pages un rapport complet de mon périple.
Toutes les images qui ponctuent mon rapport sont des représentations de mon cru. Pour ceux qui l'auraient oublié, je suis calligraphe, et je ne pars jamais sans mes encres et parchemins.
Tout a commencé le soir ou j'ai trouvé la note accrochée au tableau.
La Confrérie semblait avoir découvert mon penchant pour les Chardons, et j'étais alors perdue dans mes pensées quant à la marche à suivre.
Devais-je faire mine d'avoir démantelé le réseau et continuer mon marché illicite ? Ou m'engager sur la difficile voie de l'honnêteté ?
Après une longue réflexion, je décidais de tenter ma chance, et de voir où me mènerai mes recherches.
Il serait peut-être bon pour mon commerce de savoir quelle était la plus grosse source d'approvisionnement, au final.
Et, dans le meilleur des cas, peut-être y perdrais-je mon besoin avide...
C'est donc dans cet état d'esprit que Koro et moi firent nos adieux à la Taverne de Brill.
Pour aller où, vous demandez-vous.
Tout simplement, dans la plus grande et corrompue ville d'Azeroth, Lune d'Argent. J'avais mes relations, et je comptais bien les utiliser...
Peut-être l'avez-vous déjà croisé, à murmurer des mots incohérents et à se saouler à plus soif.
Je le surnomme l'Ivrogne, et c'est un Distributeur, tout comme je l'étais.
Je lui ai donc soutiré quelques informations. Il me fit part du nom de son plus gros client, qui, selon lui, devait s'approvisionner chez d'autres Distributeurs plus puissants que nous... Le Seigneur Saltheril.
Ce nom me fit sourire, car je connaissais bien le bougre.
Lors de mes débuts en tant que chasseresse, il me fit courir à travers tout les Bois des Chants Eternels pour lui trouver de quoi festoyer.
Il ne me paraissait pas étonnant, alors qu'il avait de quoi ramasser du Chardon tout autour de lui, d'employer d'autres personnes à cette tâche.
Depuis mon départ des Bois, rien n'avait changé au Havre de Saltheril.
Une autre fête battait son plein, et j'apercevais de temps à autre de pauvres néophytes se presser pour les courses du Seigneur.
Le Seigneur, quant à lui, me semblait plus fatigué et groggy qu'auparavant. C'est avec quelques mots doux et charmeurs que je réussis à lui soutirer ma seconde et précieuse information : Son plus gros fournisseur se trouvait à Brill.
C'est avec un long soupir que je fis demi-tour, en direction de la ville morte-vivante. Dire que j'en était partie pour y revenir !
Après avoir observé durant quelques jours l'activité de la ville, je me rendis compte que des chargements partaient régulièrement de l'écurie.
C'est avec quelques menaces et pièces d'or bien placées que j'appris de Zachariah Post qu'il envoyait ses cargaisons directement à Lune d'Argent grâce à l'orbe de transmutation présent dans la cour de Fossoyeuse.
Et qu'il recevait cette même cargaison des Tarides, sans en connaître véritablement l'expéditeur...
Mes rations ré-approvisionnées, je fis route vers ces terres arides et désolées.
Et je me mis à chercher, fouiller, questionner...
Rien, rien et toujours rien. Cela faisait déjà 2 semaines que je parcourais ces plaines, et je n'avais pas avancé dans mes recherches.
Démotivée, je m'apprêtais à monter mon campement au sommet d'une falaise, quand soudain, j'eus une illumination.
Qui d'autre, dans les Tarides, pourrait se livrer à un commerce énorme et illicite de Chardons ? Mon regard se posa alors sur la ville portuaire de l'est : Cabestan.
Cabestan. Mais pourquoi n'y avais-je pas pensé plus tôt, pourquoi ?
Ni une ni deux, je m'informais à la banque. En effet, quelqu'un stockait ses marchandises ici. Et en effet, il les renvoyait sous peu vers Brill.
Mais d'où provenaient-elles ? De Mulgore, me répondit-on. Mulgore...
C'est avec une excitation grandissante que je talonnais les flancs de mon Talbuk pour me précipiter vers ces plaines verdoyantes.
Cette fois, je ne m'attarderai pas. Ma destination était Sabot-de-Sang, que j'avais choisie pour y avoir croisé une fois un Tauren étrange.
Zarlman Deux-Lunes. Lorsque je lui posais mes questions au sujet d'une source d'approvisionnement en Chardons, sa réponse fut aussi longue que précise.
"En haut".
En haut ? Mon regard s'éleva alors, et mes yeux tombèrent sur mon prochain lieu de recherches : Les Pitons du Tonnerre.
Je commençais à comprendre certaines choses... Je n'en étais pas sûre, mais mon instinct me dictait de me diriger vers la place du Chef des Taurens.
C'est à ce moment que Koro se mit à aboyer, renifler, et me fit signe de le suivre.
Je le suivis jusque derrière la hutte de Cairne. Et ce que j'y découvris me laissa sans voix.
Devant moi, et derrière l'habitation du plus sage de tous les chefs d'Azeroth, se trouvait toute une réserve de Chardons Sanglants, abrités par des caisses de bois...
Prise de doutes, des questions m'assaillirent : Qui ? Pourquoi ? Serait-ce Cairne lui-même qui gérerait ce trafic ? Les Taurens ne seraient-ils pas ceux que nous croyions ?
Paniquée, complètement affolée, je tirais une flèche enflammée vers les caisses. Qu'elles brûlent, comme on me l'avait ordonné !
Je m'enfuis aussitôt, en proie à une terreur grandissante. Si les meneurs de ce réseau étaient vraiment aussi puissants que je le pensais, je devais craindre pour ma vie.
Ces 5 mois où vous ne m'avez pas vue, je les ai passés dans un endroit dont je préfère taire le nom, à me cacher et me contenter du minimum pour survivre.
J'espère qu'aujourd'hui, si quelqu'un m'a aperçue la bas, à mettre le feu, il m'aura oublié.
J'ai rempli ma mission. Je ne pense pas que ce soit Cairne lui-même qui dirige ce réseau, ni même qu'il en soit au courant. Mais sans aucun doute quelqu'un de son entourage.
Dès que Loïciane ou quelqu'un d'autre de compétent aura lu ce rapport, qu'il me le retourne. Je me répète, mais il est primordial que personne en dehors de la Confrérie ne puisse le lire.
Pour les Sindorei,
Llang Anar'Alah.